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philippe jaccottet - Page 4

  • Livres du matin / du sac à main / du soir.


    Le matin, Le monde d’Ulysse, de Moses Finley. Un livre d’histoire sur la Grèce antique durant la période où l’Illiade et l’Odyssée ont été écrites. C’est un livre de format poche, édité dans la collection Points Sciences Humaines. Lu, relu, annoté déjà il y a tant d’années. Homère et les Grecs, Aèdes et héros, Richesse et travail, Domaine famille et communauté, Mœurs et valeurs. Quel plaisir de se replonger dans ce livre !

    Dans le sac à main/sac à dos/sac de plage, et en début d’après-midi, l’Odyssée. Lecture chant par chant dans les traductions de Leconte de l’Isle, Bérard, Jaccottet, Lascoux. Les livres vont et viennent : dans le sac un matin, sur la table le lendemain.

    Le soir, Vie de poète, de Robert Walser qu’on voulait lire depuis longtemps. Là encore, une belle découverte. Une prose très poétique, un ensemble de textes courts, comme des petites nouvelles sans doute assez autobiographiques. Un grand marcheur, cet écrivain : « Je me rappelle quelque chose de mouillé, de brumeux, de frisquet : ce sera le petit matin qui m’humectait de toute son humidité ; et juste après, quelque chose de brûlant, de blanc et de vert : c’était l’heure de midi avec la poussière de la route et la lumière du soleil, sèche, claire, aveuglante sur les vertes prairies. » (Robert Walser, Vie de poète, Editions Zoé, 2006, p. 6).

  • Odysseus.

    Cet été, relire L’Odyssée, d’Homère.
    Sur le bureau, plusieurs éditions donc plusieurs traducteurs.

    La préférée, celle de Philippe Jaccottet dont les pages se détachent à force d’avoir été lues et relues depuis tant d’années.

    « O Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif :
    celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra,
    voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages,
    souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer
    pour défense sa vie et le retour de ses marins
    sans en pouvoir pourtant sauver un seul, quoi qu’il en eût :
    par leur propre fureur ils furent perdus en effet,
    ces enfants qui touchèrent aux troupeaux d’un dieu d’En haut,
    le Soleil qui leur prit le bonheur du retour… »


    Celle de Leconte de l’Isle à laquelle on n’a jamais accroché :
    « Dis-moi, Muse, cet homme subtil qui erra si longtemps, après qu’il eût renversé la citadelle sacrée de Troie. »

    Celle de Victor Bérard, on n’eût longtemps que celle-ci :
    « C’est l’Homme aux mille tours, Muse, qu’il faut me dire, celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte, Celui qui visita les cités de tant d’hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa par tant d’angoisse, en luttant pour survivre et ramener ses gens. »

    Celle d’Emmanuel Lascoux, la toute nouvelle avec laquelle il faut faire connaissance :
    « Muse, dis-moi l’homme aux détours, l’homme aux ruses qui connu
    Tant d’errance, à peine achevé le saccage de Troie, la cité sainte :
    tous les gens dont il vit les villes, et dont il sonda les pensées ! »